L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a lancé un appel ferme aux formations politiques démocratiques pour qu’elles affirment leurs convictions face à l’Alternative für Deutschland. Lors de son entretien diffusé sur phoenix, elle a souligné l’importance de ne pas céder à la pression exercée par les formations d’extrême droite. Selon elle, les partis traditionnels doivent éviter de se laisser manipuler comme des marionnettes dans un cirque politique orchestré par l’AfD.
La dirigeante chrétienne-démocrate a insisté sur la nécessité pour les formations établies de présenter clairement leurs programmes et leurs valeurs. Cette démarche permettrait de rendre visibles les différences fondamentales avec les positions défendues par l’AfD. Merkel refuse toute forme de collaboration avec un parti qui remet en question le projet européen et entretient des relations ambiguës avec Moscou.
Les lignes rouges définies par l’ancienne chancelière
Dans son intervention médiatique, Angela Merkel a établi des critères précis excluant toute coopération parlementaire. Elle a identifié plusieurs éléments incompatibles avec la gouvernance démocratique traditionnelle. Ces principes intangibles constituent le socle de sa position politique.
Les formations qui ne peuvent prétendre à une collaboration sont celles qui :
- Remettent en cause la construction européenne et ses institutions
- Adoptent une posture différente vis-à-vis de la Russie contraire aux valeurs occidentales
- N’assument pas la défense de la démocratie libérale
- Proposent des orientations incompatibles avec l’État de droit
L’ancienne chancelière a souligné que la CDU et le SPD disposent d’atouts considérables pour convaincre l’électorat. Selon elle, rechercher des majorités avec l’AfD constitue une contradiction avec les valeurs fondamentales de ces partis. Elle a rappelé qu’il y a vingt ans, lorsqu’elle accédait au pouvoir, de tels compromis auraient été impensables.
Le contexte politique actuel et les enjeux électoraux
| Formation politique | Position dans les sondages | Perspectives de coalition |
|---|---|---|
| Union CDU/CSU | À égalité avec l’AfD | Majorité incertaine |
| AfD | Au même niveau que l’Union | Isolée politiquement |
| Coalition noire-rouge | Variable | Sans majorité parlementaire |
Les dernières enquêtes d’opinion révèlent une situation préoccupante. L’Union chrétienne-démocrate se trouve au coude-à-coude avec l’Alternative für Deutschland dans les intentions de vote. Une éventuelle alliance entre conservateurs et sociaux-démocrates ne disposerait pas d’une majorité suffisante au Bundestag. Cette configuration complique considérablement la formation d’un gouvernement stable.
L’intervention exceptionnelle de janvier dernier
Merkel a justifié sa prise de position critique en janvier lors de la campagne électorale. Elle avait alors désapprouvé la décision du groupe parlementaire dirigé par Friedrich Merz d’accepter les voix de l’AfD pour faire adopter une résolution sur l’immigration. L’ancienne dirigeante a précisé qu’elle ne souhaite pas commenter systématiquement l’actualité politique quotidienne.
Néanmoins, elle s’est réservée le droit d’intervenir publiquement sur les questions d’importance nationale. L’épisode de janvier représentait selon elle un cas exceptionnel justifiant sa sortie médiatique. Cette position illustre sa volonté de maintenir une certaine distance avec la vie politique active tout en assumant une responsabilité morale sur les sujets cruciaux pour la démocratie allemande.











